Renforce ta personnalité par l'intelligence émotionnelle.

Comment développer son intelligence émotionnelle et la connaissance de soi

Par Philippe

Nous vivons dans une société qui valorise la cognition et la capacité d’abstraction, ce n’est pas un scoop. 

L’émotion est souvent reléguée au stade de reliquat de la nature un peu désuet et dérangeant qu’il faudrait contrôler pour être un peu plus stoïque et rationnel.

On en oublie que les émotions pilotent en fond tout notre processus de pensée, par exemple quand on cherche à confirmer ce qu’on croit (puisque la croyance est un attachement émotionnel à une pensée). 

L’intelligence émotionnelle a pris de l’essor depuis le boom des livres de Daniel Goleman et cela a le mérite d’attirer le grand public sur ce sujet fascinant.

Les émotions peuvent être des alliées précieuses dans votre quotidien si vous les comprenez, tant pour votre propre bien-être que dans vos relations avec les autres. 

Qu’est-ce qu’une émotion et qu’est-ce que l’intelligence émotionnelle ? 

Pourquoi est-il capital de commencer par la connaissance de soi ? 

Comment mieux se connaître et développer son intelligence émotionnelle ? 

Découvrez les réponses dans cet article ainsi que 4 pistes concrètes pour développer votre intelligence émotionnelle. 

Des émotions à l’intelligence émotionnelle 

Avant d’entrer dans le vif du sujet, clarifions quelques points. 

C’est quoi une émotion ? 

Émotion vient du latin “ex” (hors de) et “movere” (mouvoir). 

L’émotion est un mouvement vers l’extérieur, un cocktail biochimique de sensations qui a lieu en deçà de notre conscience. 

Comme disait Shrek “c’est mieux dehors que dedans” : pareil pour les émotions ! 

Dans une société qui dévalorise les émotions, le réflexe premier est de ne pas les montrer, de les ignorer ou, pire, de lutter contre. 

Or, contenir une énergie qui veut sortir n’est jamais une bonne idée, au risque de faire exploser la cocotte-minute à force d’accumulation. 

Les émotions de base sont au nombre de 4 avec les 3 émotions aversives de base et l’émotion qui notifie que tout va bien : 

  • La peur est liée au futur et alerte sur un danger potentiel ou réel.
  • La colère est liée au présent et permet de mobiliser de l’énergie pour protéger nos frontières.
  • La tristesse est liée au passé et aide à faire le deuil de quelque chose qui a été perdu.
  • La joie se manifeste quand tous les besoins sont nourris et que l’être est épanoui. 

L’intelligence émotionnelle, c’est quoi ?

Selon les chercheurs Mayer et Salovey, l’intelligence émotionnelle désigne : 

  • l’habileté à percevoir et à exprimer les émotions
  • l’habileté à intégrer les émotions pour faciliter la pensée
  • l’habileté à comprendre et à raisonner avec les émotions
  • l’habileté à réguler les émotions chez soi et chez les autres 

D’autres auteurs, comme Daniel Goleman, parlent de 4 sphères de l’intelligence émotionnelle sortant du cadre purement émotionnel : conscience de soi, gestion de soi, conscience de l’autre, gestion de la relation. 

Quand les scientifiques s’emparent d’un sujet, cela peut devenir abstrait et complexe. 

Dans cet article, j’aimerais ramener l’intelligence émotionnelle à quelque chose de concret que vous expérimentez déjà dans la vie de tous les jours. 

L’intelligence émotionnelle est l’une des expressions de l’intelligence, parmi l’intelligence verbale, logico-mathématique, corporelle, musicale… et d’autres, décrites par Howard Gardner. 

Il n’y a évidemment pas UNE forme d’intelligence. 

Celle qui nous intéresse aujourd’hui est un levier puissant pour se connaître soi et communiquer avec les autres. 

Les 3 centres d’intelligence selon l’ennéagramme

3 piliers intelligence de l'enneagramme

En terme d’émotions, nous ne naissons pas tous égaux. 

L’ennéagramme, un modèle de connaissance de soi très poussé, nous apprend que nous possédons tous trois centres d’intelligence : 

  1. Le centre mental joue avec des représentations mentales pour ordonner les idées, comprendre des situations, faire des plans dans le futur ou prendre des décisions.
  2. Le centre émotionnel vit dans l’instant, il est le siège de nos émotions, celles des autres, permet de créer une relation et de s’adapter aux autres, d’apprécier le beau.
  3. Le centre instinctif orienté action, gère la survie en réagissant à l’environnement présent. Tel un interrupteur, il ne connaît que deux modes : ON ou OFF. Il est relié au corps, au mouvement. 

Nous naissons tous avec un centre surexprimé par rapport aux deux autres centres, appelé le centre préféré. 

Selon l’énnéagramme, il y a ainsi des profils émotionnels, des profils mentaux et des profils instinctifs, même si nous possédons tous les 3 centres (et que les 3 sont extrêmement liés) ! 

La surexpression d’un des centres est déjà présente à la naissance et n’est ni contrôlable ni déclenchée consciemment. 

En général, nous le notifions après un bon moment à s’observer soi-même. 

Nous réprimons l’un des deux autres centres entre 0 et 2 ans, selon notre vécu à cet âge.

Ce centre réprimé sera alors beaucoup plus difficile à utiliser car notre ego ne veut pas l’utiliser, il le considère comme inutile. Sans travail conscient, il devient de plus en plus difficile à utiliser avec les années. 

Où je veux en venir avec ces 3 centres et ces notions de centre préféré et de centre réprimé ? 

Vous imaginez bien que quelqu’un qui réprime le centre émotionnel (et donc les fonctions qui vont avec) n’a pas la même intelligence émotionnelle que quelqu’un qui a le centre émotionnel surexprimé. 

Le premier sera plus facilement étiqueté de coeur de pierre et d’insensible (alors qu’il ne l’est pas, il sous-exprime simplement son centre émotionnel).

Et le deuxième sera plus facilement jugé d’éponge émotionnelle ou d’hypersensible (alors qu’il surexprime simplement son centre émotionnel), pour rester dans le cliché. 

Il serait illusoire que chacun cherche à atteindre un “niveau idéal” d’intelligence émotionnelle. 

L’intention serait de la développer pour qu’elle ne soit pas un handicap dans notre vie, même si c’est beaucoup plus facile pour certains profils de personnalité. 

Heureusement, notre fonctionnement inné se module avec l’acquis. 

Seulement, n’allons pas trop vite en besogne ! 

Avant de chercher à progresser sur quoi que ce soit, commençons par aller voir qui nous sommes. 

Comment mieux se connaître ?

Avant de vouloir être plus persuasif, mieux comprendre les autres ou je ne sais quoi, il y a une première étape indispensable : se connaître soi-même. 

Je parle ici d’une connaissance de soi réelle et non fantasmée.

Il est facile de se dire “moi je suis quelqu’un de droit qui dit les choses” pour s’en convaincre alors que dans la réalité on est quelqu’un qui tourne toujours autour du pot et qui, au contraire, a du mal avec la franchise. 

C’est ainsi que pendant des années je disais que je n’étais pas influençable (et je m’en convainquais moi-même) alors que factuellement, je l’étais énormément. 

Tout dépend votre degré de mensonge à vous-même : il ne s’agit pas de vous juger, simplement de constater. 

Je vous propose de vous connaître tel que vous êtes, en regardant la réalité telle qu’elle est. 

Comment faire ?

Très simple : lâchez le développement personnel et entrez dans la connaissance de vous-mêmes en observant factuellement ce que vous vivez et ce que vous ressentez. 

Autrement dit, ne fantasmez pas qui vous êtes, découvrez-le par l’observation ! 

Vous allez ainsi développer une acuité sur vos fonctionnements, sur vos réactions automatiques égotiques et ça risque de vous perturber car vous allez commencer à voir des zones sensibles chez vous, des zones inconscientes qui deviennent conscientes. 

C’est ainsi que j’ai découvert réellement comment je fonctionnais vraiment alors que pendant plus de 10 ans de développement personnel je tournais autour du pot sans réellement voir les mécanismes de mon ego. 

Il y avait un fossé entre qui je croyais être (ultra-mental) et qui j’étais vraiment (très émotionnel et extrêmement sensible au regard des autres). 

Ce n’est pas le cas de tout le monde, ça dépend des profils de personnalité. 

Dans tous les cas, connaître vos émotions, vos sensations, vos réactions, est un cadeau précieux. 

10 questions à se poser pour mieux se connaître

10 questions pour mieux se connaître

Posez-vous ces questions simples pour approfondir la connaissance de soi :

  1. Qu’est-ce que vous vivez et ressentez quand vous écoutez de la musique ?
  2. Quand vous regardez un film ?
  3. Quand vous parlez à un inconnu ?
  4. Quand vous enlacez votre partenaire de vie ?
  5. Quand vous travaillez ?
  6. Quand vous êtes en voiture ?
  7. Quand quelqu’un vous critique ?
  8. Quand vous êtes seul avec vous-même ?
  9. Quand vous êtes dans un conflit ?
  10. Quand vous faites l’amour ? 

Pour le savoir, très simple : tournez le regard vers l’intérieur. 

On n’invente rien, on observe simplement ce qui se passe, factuellement, sans avoir d’avis. 

Cela développe déjà notre intelligence émotionnelle, car en se connaissant mieux soi-même, on connaît déjà mieux l’autre. 

Nourrir son intelligence émotionnelle : 4 pistes précieuses 

Vous avez constaté qu’avec l’observation de soi, on peut déjà se connaître très finement et cela sert dans n’importe quelle situation. 

J’aimerais maintenant vous proposer 4 pistes pour développer votre intelligence émotionnelle : 

Piste N°1 pour développer son intelligence émotionnelle – L’intention.

Tout part de là…

Voici une question à vous poser tout au long de la journée : quelle est mon intention ?

  • Mon intention est-elle de me relier à moi lorsque je suis seul ?
  • De me relier à l’autre lorsque je suis avec lui ?
  • Ou est-ce que mon intention est de produire un résultat sur moi ou sur l’autre ? 

Si vous voulez que l’autre fasse quelque chose que vous voulez, comme ranger ou vous faire un compliment, vous avez une intention de résultat. 

Si vous entrez en relation avec l’autre simplement pour entrer en relation avec lui, vous avez une intention de relation. 

Il n’est pas question de bien ou mal, il s’agit juste de constater votre intention, pas de la juger ! 

À vous de voir ce que vous voulez en faire une fois que vous l’avez conscientisée. 

Conscientiser votre intention en toute situation est un prérequis qui met une clarté considérable sur votre point de départ dans la relation à vous ou à l’autre. 

Piste N°2 pour développer son intelligence émotionnelle – La présence.

Être présent ici et maintenant est le plus beau cadeau que vous pouvez vous faire à vous-mêmes, ainsi qu’à l’autre. 

Muscler ma présence est une priorité dans ma vie et je saisis toutes les occasions pour cela : marcher, cuisiner, faire la vaisselle, écrire des articles, m’occuper de mes poules et de mon potager, discuter avec ma chérie ou avec un ami, coacher un client… 

La présence est directement corrélée à mon intention : 

  • Si mon intention est d’être en relation avec l’autre, je vais être beaucoup plus présent.
  • Si mon intention est d’obtenir un résultat sur l’autre, de le pousser dans une direction, je vais être beaucoup plus dans mes fantasmes et donc pas vraiment présent à lui. 

Pour développer votre présence, le plus simple est le retour à votre corps et votre respiration. 

D’abord vient la présence à soi puis la présence à l’autre (il ne s’agit pas non plus de se perdre dans la relation). 

Piste N°3 pour développer son intelligence émotionnelle – L’écoute active.

Écouter vraiment l’autre est une immense qualité qui se développe et qui vous servira toute votre vie, avec vos amis, avec votre chéri(e), avec le banquier, avec vos enfants… 

Comme le dit le dicton, on a 2 oreilles et une bouche, alors apprenons à nous taire et à écouter plus que ce qu’on parle. 

La parole est d’argent, le silence est d’or. 

Beaucoup de gens n’écoutent pas, ils entendent sans accueillir la réalité de l’autre, ils veulent parler, avoir raison, parler d’eux et de leur réalité. 

Soyons francs : il n’y a PAS d’altérité là-dedans. Il s’agit là d’un concours à qui parle le plus et qui invite le plus son ego à la table. 

L’altérité, c’est écouter VRAIMENT ce que dit l’autre, accueillir sa réalité, même si c’est désagréable, même si on est pas à l’aise avec ses émotions, même s’il nous confronte, même si on est pas d’accord. 

Attention, ça ne signifie pas être d’accord et dire “oui” à tout, simplement de savoir vider sa tasse et écouter vraiment sans interrompre. 

L’écoute nourrit l’empathie et renforce la relation, car l’autre se sent compris, reconnu, en sécurité avec vous. 

Vous pouvez vous tester aisément :

  • Quand vous êtes assis à côté d’un ami, quel est votre degré de présence à vous-mêmes et à ce que vous ressentez ?
  • Quel est votre degré de présence à ses paroles, à ses émotions, à ce qu’il veut dire ?
  • Et quelle est la proportion de pensées autour de ce que vous allez répondre, de ce vous allez faire après ? 

Je me retrouve souvent à penser à ce que je veux répondre tout en écoutant l’autre : le constater me permet de réajuster pour être encore plus présent. 

Et vous ? Faites-vous partie de ceux qui écoutent d’une oreille et regardent leur téléphone en même temps ? Là encore, observez sans jugement. 

Piste N°4 pour développer son intelligence émotionnelle – La responsabilité.

4 piliers intelligence émotionnelle

Parler au “je” est un principe de base pour éviter les tentatives de jeu de pouvoir. 

L’autre n’est jamais responsable de vos émotions, il est juste un déclencheur. 

Avec le “je” vous pouvez exprimer vos émotions, vos besoins, vos demandes : “Je me sens triste”, “j’ai besoin de douceur”,”j’aimerais que tu me préviennes”… 

Arrêtons les reproches, les “tu” qui “tuent” la relation : les seuls “tu” constructifs sont ceux qui décrivent factuellement la réalité. 

“Tu es rentré à 17h30 sans me dire bonjour” est factuel. 

“Tu es rentré et tu m’as encore ignoré” est une interprétation. 

C’est un classique en communication non-violente de différencier observation et interprétation. 

Prenez soin de la qualité de la relation avant de vouloir un résultat. 

De toute façon, vous n’obtiendrez aucun résultat si la relation est dégradée. 

De plus, vous ferez face à un paradoxe systématique : au plus vous attendez quelque chose de l’autre, au moins vous l’aurez. 

Si vous forcez le résultat au détriment de la relation, vous êtes dans un jeu à somme nulle (gagnant-perdant), et tôt ou tard vous aurez un retour de bâton. 

Évidemment, tout ce que j’exprime ici concerne les relations que vous avez envie de voir durer car elles vous nourrissent. 

Parfois, la meilleure stratégie est de rompre la relation, si personne n’y trouve son compte malgré des tentatives répétées. 

Il n’y a aucune obligation à entretenir une relation déjà morte, ce serait comme maintenir artificiellement quelqu’un en vie au lieu de le laisser partir. 

Vous avez désormais de multiples pistes pour développer son intelligence émotionnelle. 

Gardez à l’esprit que votre intention et votre présence, alliées à la connaissance de soi, sont plus importants que TOUTES les techniques de communication possibles. 

Je vous souhaite des relations épanouissantes et harmonieuses, à commencer par la relation avec vous-mêmes. 

Par Fabien du site Epanessence, pour Philippe de Influence-Hypnotique 

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